La princesse Eugène (ou Eugénie) Adélaïde Louise d’Orléans, dite Madame Adélaïde, d’abord titrée Mademoiselle de Chartres à sa naissance le 23 août 1777 au Palais-Royal à Paris, est la fille du duc Louis-Philippe II d’Orléans, et de son épouse la duchesse, née Marie-Adélaïde de Bourbon. Avec sa sœur jumelle Mademoiselle d’Orléans (morte en 1782), elles sont les sœurs cadettes d’Antoine et de Louis Philippe d’Orléans, devenu roi des Français en 1830.
En 1793, pendant la Révolution, son père qui combat dans les armées de la République, parvient à lui faire quitter Paris avec sa gouvernante. Il les fait passer à l’étranger, avant de rejoindre lui-même la frontière en avril, entraînant son arrestation et celle de ses fils. En 1802, la princesse Adélaïde rejoindra sa mère en Espagne, après avoir fréquenté des couvents entre la Suisse et l’Allemagne.
Ce n’est qu’en 1809, qu’elle retrouvera son frère Louis-Philippe, à l’occasion du mariage de celui-ci avec Marie-Amélie de Bourbon-Sicile, à Palerme. Désormais, le frère et la sœur ne si quittent plus, et Adélaïde se consacre à la cause de son frère.
Lors de la Restauration de la monarchie, elle contribue à rallier autour de son frère Louis-Philippe, les hommes les plus distingués du parti libéral, et en 1830, à le décider d’accepter la couronne. Femme de tête, elle exerce un grand ascendant sur l’esprit de Louis-Philippe : on la surnomme son « égérie »
Le Domaine de Madame Adélaïde : de Paris à Randan
Au Palais-Royal, situé en plein cœur de Paris, audiences et festivités s’enchainent. Certes, la famille nombreuse aime se retirer au Château de Neuilly, mais ce dernier est trop proche de la capitale. Le château d’Eu, en Normandie, est très apprécié pour les bains de mer. Mais il manque à Adélaïde une demeure à elle, une retraite loin de toute effervescence mondaine.
En 1821, la duchesse douairière d’Orléans, mère de Louis-Philippe et Adélaïde, décède d’un cancer. Elle lègue à ses deux enfants une fortune considérable. La princesse hérite pour la première fois d’une somme d’argent.
Cette même année, on lui vante les mérites de Randan, en Auvergne, situé non loin du berceau de la dynastie bourbonnienne. Le château, qui appartient au duc de Praslin et les forêts attenantes, sont à vendre.
Reprendre racine sur la terre de ses ancêtres et posséder un lieu de refuge loin de la capitale en cas de recrudescence des troubles n’est pas pour déplaire à Adélaïde. Cette même année 1821, elle entreprend le voyage avec son frère.
En 1822, en accord avec Louis-Philippe, la princesse devient seule propriétaire du Domaine de Randan, mais c’est avec la complicité et les conseils permanents de ce frère bien aimé que la princesse aménage sa nouvelle propriété.
De 1822 à 1847, les travaux sont incessants : restauration, agrandissement et ameublement du château ; construction de l’aile de cuisine, de la chapelle, de l’orangerie et de nombreuses dépendance… Adélaïde d’Orléans fait de Randan un lieu de villégiature intime et familial, loin du pouvoir et ses contraintes.
Durant toutes ces années, la princesse fait également œuvre d’aménagement du territoire : percement de routes, construction d’un pont sur l’Allier, création d’un moulin et d’une tannerie, construction d’écoles, dont la première salle de classe de Vesse (Bellerive) en 1829 ; elle assure également la rémunération de l’instituteur jusqu’en 1848. Autant d’infrastructures qui modifient durablement le village de Randan et ses environs.
Adélaïde d’Orléans meurt au palais des Tuileries à Paris, le 31 décembre 1847. Elle lèguera le domaine Auvergnat de Randan à son neveu Antoine, duc de Montpensier et le château d’Arc-en-Barrois à son neveu et filleul François, prince de Joinville.
En 2013, la Ville de Bellerive vend les logements de fonction rue Gabriel Ramin. Ils seront rebaptisés lors de l’inauguration en 2015, Résidence Adélaïde, en hommage à la Princesse.